Soyons culturellement solidaires
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les derniers jours auront été prolifiques en annonces déstabilisantes liées à la COVID-19. La semaine dernière, le milieu des arts et de la culture du Canada s’est brusquement arrêté afin de contribuer à limiter les dégâts qui sévissent partout autour du globe. Malgré tout le brouhaha que cette crise génère, on peut dire que ce vilain virus aura eu le mérite d’avoir remis au goût du jour la prévention et de faire prévaloir le bien des humains au-dessus des valeurs marchandes.
En date du 14 mars, sous l'ordonnance de la ministre de la Culture et des communications Nathalie Roy, les musées d’État et le réseau de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) resteront fermés pour les deux prochaines semaines. De plus, les promoteurs de toutes les salles de spectacles au Québec ont été contraints de fermer leurs portes pour une période de 30 jours. Il est également fort probable que des mesures semblables s’appliqueront bientôt aux autres commerces dits « non essentiels » au cours des prochains jours.
Bien que nécessaires, ces mesures entraînent plusieurs désagréments et causent bien des maux de tête dans plusieurs secteurs d’activité, dont le milieu des arts et de la culture. Forcés à diminuer, voire complètement cesser leurs activités afin de contrer la propagation du coronavirus, plusieurs acteurs du milieu font face à une baisse notoire de leurs revenus et ce, pour une durée encore indéterminée.
Solidarité oblige!
Devant la crise historique qui sévit présentement, il va sans dire que certains d’entre nous sont plus privilégiés que d’autres. L’heure est donc à l’entraide, à la solidarité et à l’esprit communautaire. Au lieu de nos Incontournables habituels, voici une série d’actions que nous pouvons tous poser afin de soutenir cette industrie qui nous tient à coeur :
1. Soutenir l’initiative #billetsolidaire
L’écosystème des arts de la scène et du spectacle au grand complet souffre en raison de ces mesures et une façon d’éviter à contribuer au fardeau financier que doivent affronter les entreprises culturelles et les artistes c’est de ne pas demander un remboursement pour un spectacle annulé. L’initiative est reprise du Hongrois Peter Szantai qui a lancé jeudi dernier le mot-clic #nevaltsvisszajegyet (ne renvoyez pas vos billets). Lisez plus à ce propos ici.
2. Acheter de la « merch » des artistes qui doivent annuler leur tournée
La vie de tournée est précaire et une série de spectacles annulés peut faire très mal à la carrière d’un artiste, voir même y mettre fin. C’est beaucoup grâce aux concerts que les artistes financent leur vie et leur art, en partie avec les ventes d’albums et de marchandise. Allez donc faire un tour sur le site web des artistes que vous comptiez aller voir en concert et venez-leur en aide pendant cette période de grande incertitude.
3. Encourager les initiatives artistiques
Catherine Genest du Voir a écrit un billet nous présentant diverses initiatives d’artistes du Québec qui ont pour but de contrer les répercussions négatives du COVID-19, dont le mouvement #billetsolidaire et passant par des rassemblements virtuels. On nous suggère également de consommer du contenu québécois comme le film Kuessipan qui est dorénavant disponible à louer ou acheter en ligne. On annonce que le Festival international du film sur l’art, qui devait ouvrir mardi à Montréal, offre sa programmation sur Internet, tandis que la Centrale Alternative lance un sondage visant à créer un « webothon culturel » pour amasser des fonds pour les acteurs culturels dans le besoin.
4. Appuyer les commerces locaux et les banques alimentaires
L’isolement volontaire affecte également les commerces locaux, comme les restos et les boutiques. Plusieurs doivent fermer leurs portes et les commerces qui demeurent ouverts font face à une baisse de fréquentation indéniable. Essayez de ne pas les bouder complètement et optez au lieu pour l’achat de cartes-cadeaux. C’est un beau geste de fidélité et vous aurez déjà une sortie planifiée à la sortie de votre isolement! Pensez aussi aux banques alimentaires qui seront encore plus dans le besoin qu’à la normale. Comme l’indique si bien cette publication du restaurant Union Local 613 : oui le restaurant souffre, mais il faut penser aux personnes les plus vulnérables de nos communautés.
5. Faire le plein de lecture
La pile grandissante de livres que vous voulez lire depuis longtemps : eh bien c’est le temps de vous y mettre! De plus, 27 éditeurs en éducation rendent disponibles des livres numériques gratuitement en ligne pour les étudiants tandis que les bibliothèques de Gatineau offrent plusieurs ressources accessibles sur le web.
Comment savoir ce qui est fermé et ouvert?
Voilà une bonne question sans réponse facile, car tout évolue rapidement et régulièrement. Déjà, en date du 15 mars, le premier ministre du Québec François Legault a ordonné la fermeture de plusieurs lieux de rassemblement incluant les bars, les salles d’entraînement, les cinémas et même les stations de ski. La meilleure approche pour l’instant est de consulter les comptes de médias sociaux de vos commerces préférés, de suivre les nouvelles et de rester à jour en visitant les sites de la Ville de Gatineau et de la Ville d’Ottawa.
Pour ce qui est du reste, faites preuve de jugement, soyez vigilants, ne paniquez pas et soyez conscients des répercussions de vos actions sur les populations les plus vulnérables. Finalement, profitons de ce moment de recul pour avancer sur ce que nous mettons de côté dans la frénésie du train-train quotidien, commençons de nouveaux projets et questionnons-nous sur nos priorités en tant que société.
Cindy, Elly et Scott ♥️