Ce qui occupe l'équipe du Pressoir en ces temps de confinement

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Elly
Dans un certain sens, le fait de ralentir la cadence me permet de reprendre mon souffle et de me rattraper sur des sorties musicales, des livres, des films et des émissions que je n’ai tout simplement pas eu l’occasion d’écouter, de lire et de voir, faute de temps. Ces deux dernières semaines de confinement m’ont donc permis d’en profiter. Mais ne vous faites pas d'illusion : les spectacles de musique, les pièces de théâtre et les visites d’expositions me manquent terriblement.

Entre-temps, pour assouvir ma soif de culture, j’ai fait l’écoute des nouveaux albums suivants : DNA ACTIVATION de la Torontoise d’origine éthiopienne Witch Prophet, L'enfer chez les autres, un disque tout en douceur du duo saguenéen vice E roi, Règles d’or de la rappeuse montréalaise Marie-Gold et Quand la nuit tombe du très talentueux Louis-Jean Cormier; des albums qui sont d’ailleurs tous disponibles sur Bandcamp si vous voulez les acheter. Je dis ça d’même.

Côté lecture, comme je me suis donné l’objectif de lire 50 livres cette année, eh bien je ne chôme pas! En l’espace des deux dernières semaines, j’ai dévoré The Break de l’autrice métis Katherena Vermette, Women: Body Positive Art to Inspire and Empower, un livre d’illustrations de l’artiste brésilienne Carol Rossetti, The Inconvenient Indian de l’écrivain Thomas King ainsi que deux pièces de théâtre soit Invisibles du Québécois Guillaume Lapierre-Desnoyers et This is How We Got Here du dramaturge métis Keith Barker. (Pour ceux qui souhaitent le savoir, je suis rendue à 18 livres.)

Finalement, quand je ne suis pas en train de lire ou d’écouter de la musique, j’admire des œuvres d’art en ligne grâce au Social Distancing Festival (et aussi Instagram, on ne se le cachera pas), je regarde la deuxième saison de l’excellente websérie québécoise Dominos (qui met en vedette Gregory Beaudin du groupe Dead Obies et Brown Family) ainsi que mon plaisir coupable, la télésérie controversée Fugueuse.  


Scott

De par ma nature, je suis une personne qui aime beaucoup la solitude et je travaille déjà majoritairement de la maison, donc l’adaptation à la quarantaine n’a pas été aussi difficile pour moi que pour d’autres. Cela dit, j’abonde dans le même sens qu’Elly : je m’ennuie beaucoup d’être entouré de gens pour consommer de la culture. C’est probablement pour cette raison que je gravite vers les initiatives communautaires qui ont proliféré sur le web ces temps-ci et que j’ai de la difficulté à me consacrer aux activités plus solitaires, telle que la lecture.

Je fais un tour à Club Q presque tous les soirs, où jusqu’à maintenant, j’ai eu la chance de danser avec des centaines de personnes en écoutant des DJ sets de Charli XCX, Korea Town Acid et Charlotte Day Wilson. Bernie Sanders a même passé un moment avec nous! Merci à Sophie Berriault pour le 5 à 7 virtuel de PS j’ai la SP qui a eu lieu sur Zoom avec des perfos intimes de Lisa Leblanc et Rosie Valland; c’était super convivial et doux. 💓  Les sessions de salon organisées par La Fabrique Culturelle sur Facebook ont aussi été de mes moments préférés ces dernières semaines et j’ai particulièrement aimé celles de Safia Nolin, Matt Holubowski et Anachnid.

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Mon weekend s’est passé largement avec Beatport ReConnect dans le background, un livestream caritatif de 24 heures qui a finalement duré 34 heures. 34 DJs de partout au monde se sont succédés sans interruption et ont amassé plus de 150 000 $ au profit de l’OMS et l’AFEM. J’ai écouté la quasi-totalité de la programmation et j’ai pas mal tout aimé, mais mes prestations préférées, de par leur set et parfois leur setup, sont celles de Nastia, Nicole Moudaber, Bonobo, TOKiMONSTA, Juliet Fox et la montréalaise BLOND:ISH (qui a généreusement égalé l’ensemble des dons faits pendant son set). Vous pouvez revoir chacune des performances sur YouTube et je vous le recommande fortement. Finalement, plusieurs nouveaux albums m’aident à rester motivé et concentré pendant que je travaille : Greatest Hits Vo.1 de P’tit Beliveau, Saint Cloud de Waxahatchee, Snapshot of a Beginner de Nap Eyes, Empty de Nils Frahm, Future Nostalgia de Dua Lipa, New Me, Same Us de Little Dragon, 3.15.20 de Childish Gambino, Who Sent You? de Irreversible Entablements, Quand la nuit tombe de Louis-Jean Cormier, After Hours de The Weeknd, Through Water de Låpsley, Oasis Nocturno de TOKiMONSTA, LESS IS MOOR de Zebra Katz, Sister de Ultraìsta, Sixteen Oceans de Four Tet, Heavy Light de U.S. Girls et A Written Testimony de Jay Electronica en sont que quelques-uns. (OK, je réalise que c’est une longue liste, mais bon, y’a plein de nouvelle musique, que voulez vous).


Cindy

Ayant toujours été convaincue que l’art constitue un levier d’évolution important pour les sociétés, on dirait bien qu’en ce moment - plus que jamais - non seulement cette théorie tient la route mais contribue à considérer les arts et la culture comme un besoin essentiel. Voilà que pour bien des gens, cette période de confinement rime avec divertissement et pour moi, ça a été l’occasion de me laisser surprendre par l’éclosion d’opportunités créatives et inspirées qui se sont offertes à moi, en ligne. Un monde de possibilités s’est déployé sous mes yeux et voilà que la vie me donnait enfin le temps de m’y attarder pleinement.

Mon aventure de distanciation sociale a donc commencé avec une surabondance de films disponibles en ligne. Vivement l’accès à tous les courts-métrages du festival REGARD, la découverte de classiques et de documentaires sur la plateforme Kanopy, les six épisodes de Ramaillages, une série de Moïse Marcoux-Chabot via le site de l’ONF qui permet de poser le regard sur une communauté autosuffisante qui a décidé de voir la vie autrement dans un coin de la Gaspésie. Je me suis attelée à l’hilarante nouvelle série de François Létourneau C’est comme ça que je t’aime et à la succulente deuxième saison Fourchette, une oeuvre décomplexée, féministe et rafraîchissante de Sarah-Maude Beauchesne. Dès sa sortie, j’étais prête à accueillir - à bras grands ouverts - le premier film québécois produit par Netlix : Jusqu’au déclin de Patrice Laliberté. J’en suis restée bouche-bée par sa qualité et sa capacité à me garder sur le bout de mon divan, la bouche ouverte, le stress dans le tapis. L’instant du film, j’en avais même quasiment oublié la crise terrible dans laquelle le monde entier était présentement plongée. C’est dire.

Bon, j’ai découvert que j’avais des limites à fixer un écran, j’ai donc commencé à créer moi-même et pour ce faire, j’ai nommé le retour de la technique du macramé pour supporter mes plantes. Facile à faire avec Crea'Lyn! On enligne quelques bouts de ficelle et le tour est joué! Maintenant que j’ai repris confiance avec mes capacités manuelles, je vais peaufiner ma technique vers une plus élaborée, je me sens d’attaque.

Le macramé m’occupe doublement quand j’accompagne ma nouvelle pratique créative de musique en ligne. Ont joué en boucles dernièrement la nouvelle pièce de Valence, Pruneau, les nouveaux albums Glu de Zen Bamboo, celui de Foisy, Mémoires sans oublier celui des Hay Babies, Boîte aux lettres. En guise de découvertes radio et balado, force est d’avouer que ma nouvelle flamme, c’est Nicolas Ouellet, l’animateur de l'émission Jusqu’au bout diffusée tous les vendredis sur ICI Première à 21 h mais surtout en rattrapage grâce à la plateforme OHdio. J’y découvre chaque semaine de nouveaux artistes en pleine émergence. Sinon, je termine avec mon coup de coeur balado : Les couilles sur la table. L’animatrice française et journaliste Victoire Tuaillon y parle de masculinités, elle aborde des thématiques de féminisme, elle contribue à défaire des mythes, à comprendre les stéréotypes de genre avec des expert.e.s pas piqué.e.s des vers. Ses émissions sont mes nouveaux bonbons.

Ma prochaine étape? Socialiser en ligne en me déliant l’esprit avec des amis autour de jeux de sociétés. Les options sont vastes quand on consulte les plateformes Tabletopia et Board Game Arena. Des soirées endiablées sont à venir! Vive le confinement …! (pour l’instant).