Artistes en confinement 2020 : JF No répond au questionnaire du Pressoir
Par Cindy Savard
Un mois plus tard, toute la planète est encore sur pause, voilà une situation qu’on peut vraisemblablement qualifier d’historique, épique ... éclectique? Selon les données de Patrimoine canadien, les arts, la culture et les activités liées au patrimoine représentent plus de 53 milliards de dollars en activité économique et emploient près de 666 500 personnes au pays. Solidaires à la cause des travailleuses et travailleurs du milieu culturel, nous souhaitons contribuer, à notre manière, en mettant en lumière les talents, particulièrement ceux de notre belle région. Voici donc la première édition d’une série qui vous permettra de découvrir, chaque semaine, un nouvel artiste qui aura accepté de partager ses états d’esprit et de collaborer à nous divertir avec des recommandations culturelles de son cru.
JF NO, chanteur de la formation FET.NAT, poète et artiste tatoueur
JF No, en plus d’être un esprit ultra créatif, est désormais - quant à nous en tout cas - une personnalité incontournable qui contribue à animer le Vieux-Hull. Cet homme au coeur de lover et à l’âme de rockeur est le chanteur de la formation d’art-punk-jazzé-expérimentale FET.NAT qui s’est retrouvée finaliste du Prix de musique Polaris 2019 avec l’album Le Mal. Si vous le croisez devant le Troquet, clope au bec, il vous parlera problablement de façon prosaïque. Poète à ses heures, il a remporté le Combat de mots contre la slameuse Amélie Prévost à Plus on est de fous plus on lit, le 17 janvier dernier. Oh, et il ne vous le dira pas, mais c’est lui qui est derrière les oeuvres murales du Troquet et du YZU et il exprime aussi sa créativité comme artiste tatoueur (il fait de sacré beaux dessins). Touché par la crise actuelle, il a publié un message sur son compte Facebook le 14 mars dernier pour proposer ses services créatifs afin de compenser pour les pertes de revenus engendrées par la crise. La bonne nouvelle, c’est que l’isolement n’aura pas raison de lui, au contraire, il est plus vif d’esprit que jamais. Voici ce qu’il nous a partagé, des réflexions réfléchies sur une pandémie pas si exceptionnelle.
« T'sé quand t'as grandi une bonne partie de ta vie à côté de la track… l'isolement t'es plus facile par défaut d'avoir fréquemment été aliéné. No prob, chu toujours fier de qui chu et d'ou j'viens. Mais n'étant pas un « super-human » face à l'inconnu, comme tout le monde, la panique te pogne de temps en temps. Hier dans un p'tit moment d'anxiété je me suis rappelé que mon père avait fait un énorme sacrifice ici ou j'habite, la résidence familiale. Mon dad était très malade dans ses dernières années. Il ne voulait pas se faire amputer les jambes. À un certain moment dans sa maladie il a fendu des pieds. Il était vulnérable à la contamination bactérienne. Toujours, il refusait l'amputation et son médecin lui a ordonné de rester à la maison pour une année ou sinon, c'était l'amputation obligatoire. La fuite tombe jamais loin du pipeline… Mon dad a fait son année d'isolement et c’est ce qui lui a permis de profiter des moments précieux avec sa petite-fille. Mimi [fille de JFNo] aimait bien se promener avec son grand-papa sur ses genoux avec le fauteuil électrique. Pour mon père, son bonheur c'était de faire à sa tête. Le mien c'est de reconnaitre sa réussite. »
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Une émission web ou série télé : There's something in the water, un documentaire d’Ellen Page et Ian Daniel
Un album à écouter : Breaking English de Rafiq Bhatia / Lump de Lump
Une série balado : Tu me niaises avec Jean-François Provençal et Sexe Illégal
Un film franco à regarder : Système K C'est mon prochain, je l'attends depuis 3 ans.
Un classique à revisiter : The Wall de Pink Floyd
Une initiative virtuelle qui mérite d'être connue : Reverend Billy and the Stop Shopping Choir
Une personnalité qui mérite d’être suivie : Valérie Poulin, notre nouvelle reine du Rock Queb
Une activité quotidienne essentielle : Écrire de la poésie
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