Les récapitulatifs Big Brother Célébrités de Scott : Semaine 4 - Dur constat
Par Scott Simpson
En tant qu’homme blanc, je sais très pertinemment que je suis accordé plusieurs privilèges et je n’ai aucun problème à les utiliser pour mettre en lumière des inégalités lorsque ça peut aider. Plus jeune j’ai naïvement cru, ou du moins voulu croire, que mon identité sexuelle n’avait pas un si grand impact sur comment on me percevait ni sur mes opportunités. Avec l’âge et l’expérience, je ne suis plus aussi naïf. Et cette expérience n’est évidemment pas réservée à la communauté LGBTQ+ : les minorités visibles et les femmes le vivent au quotidien.
J’ai souvent été la seule personne queer dans un groupe exclusivement masculin et j’ai trop souvent eu la chance d’observer la masculinité toxique dans son état naturel. J’y ai même contribué dans le but de me sentir inclus, de faire savoir aux autres que, oui, je suis peut-être une tapette mais je peux aussi être one of the boys. Je le faisais sans réflexion sur les répercussions en dehors de la situation dans laquelle je me retrouvais à ce moment-là. Pourtant, je quittais toujours ces situations avec un grand malaise, sachant que même si ce n’était qu’entre boys, ce n’était pas correct. Les multiples façons qu’on dénigre les personnes marginalisées, subtilement et ouvertement, c’est ça qui fait en sorte qu’on se retrouve avec des problèmes systémiques.
Je mentionne ceci simplement pour rappeler que les meilleures intentions ne sont jamais assez. Les comportements que j’ai eus dans le passé n’ont pas changé d’eux-mêmes : j’ai dû travailler à les changer. J’ai dû développer plus d’empathie envers ceux qui ne sont pas comme moi, incluant ceux qui en ont pas pour moi. C’est ça l’affaire avec la marginalisation systémique : c’est souvent fait avec les meilleures intentions. En voyant l’éveil collectif des dernières années je commençais à croire qu’on a quand même cheminé un bon bout. On dirait que Big Brother Célébrités me convainc que finalement, non.
Semaine 4 : DUR CONSTAT
En voyant les différentes dynamiques se dénouer devant nos yeux ces dernières semaines dans la maison Big Brother, je dois vous avouer que je suis profondément découragé et que mon étude sociologique doit déjà tirer sa conclusion : même dans les meilleures circonstances, où tous les participants sont supposément égaux, les mêmes inégalités sociétales s’installent très rapidement. Et ceux dans la majorité qui sont responsables pour ces inégalités font comme s’ils ne l’étaient point. En voici un bel exemple :
Cette conversation entre Manu et Camille? S’en est qu’une parmi plusieurs depuis le début : Jean-Thomas, François, Kevin et Lysandre ont tous reconnu la situation mais ne veulent pas que le public leur en tienne rigueur. Je m’en fous de combien de fois Jean-Thomas, François, Camille, Kevin et Emmanuel tiennent à préciser que leur alliance et leurs stratégies ne font pas exprès d’exclure les seules personnes de la diversité dans la maison. Ceci n’est pas un adon, c’est un choix, tant explicite qu’implicite, qu’aucune des personnes dans cette alliance n’a été en mesure d’assumer et ça me purge. Le fait que tous les membres de la « super-alliance » sont au courant du portrait que sa dresse mais qu’il y en a pas un seul qui est prêt à se tenir debout pour ses convictions…it hits too close to home.
Surtout Jean-Thomas et François, les deux qui tirent la plupart des ficelles. Ils ne se sont pas posé les questions suivantes : pourquoi est-ce que je me suis naturellement alliée avec la majorité hétéro; pourquoi les hommes ont systématiquement mis des femmes en danger; pourquoi la plus grande alliance n’inclut que des personnes blanches? Non, ils préfèrent simplement d’en faire le constat et de poursuivre. Comme dans la vraie vie. À cause même si la solidarité des personnes marginalisées a tendance à s’étendre vers les autres, celle des hommes blancs hétéros s’arrête souvent à celui-ci. Et donc, comme mon aventure avec Big Brother Célébrités commença avec Rita Baga, je crois qu’il est naturel qu’elle se termine également avec elle. Si j’avais su que c’était pour être si prévisible, j’aurais peut-être repensé cet exercice.
Je crois que Jean-François / Rita a relevé le défi merveilleusement et son départ précipité en est la preuve. On le voyait sincèrement comme une des plus grandes menaces dans la maison et ça témoigne de la fragilité des hommes de la maison qu’ils ont décidé de l’éliminer au lieu de s’allier ou de le battre de façon plus honnête. Voilà pourquoi je n’ai ni la patience ni l’énergie de consacrer autant d’heures de ma vie pour écouter ce que je pourrais simplement observer dans le monde autour de moi. Qui sait, peut-être une twist me ramènera dans les semaines qui suivent, il en reste quand même 9. Mais pour l’instant, je vous remercie de m’avoir accompagné dans ma folie momentanée et je vous implore d’être un peu moins comme François dans la vie et d’être un peu plus comme Rita Baga.