La grande réouverture tant attendue de la galerie SAW d'Ottawa
Par Elly Laberge
Des salles d’exposition et de présentation entièrement accessibles, un espace à la fine pointe de la technologie consacré aux performances et aux événements intérieurs et extérieurs, un nouveau centre international de recherche et de production visant à faciliter les collaborations et les échanges entre artistes autochtones et non autochtones des régions nordiques, des œuvres commandées et des nouvelles acquisitions exposées dans les aires publiques de l’édifice : voilà en gros ce qu’offrira la nouvelle galerie SAW au milieu artistique et à la population d’Ottawa-Gatineau lorsqu’elle rouvrira ses portes ce vendredi 19 juillet.
Après une fermeture de deux ans, cette galerie indépendante se prépare à revenir en force avec un espace redéfini et réaménagé dont tout le monde pourra profiter. L’équipe responsable de ce centre d’artistes autogéré fondé en 1973 s’affaire à mettre les touches finales en vue de la réouverture prévue pour ce vendredi. En effet, une grande fête aura lieu le 19 juillet pour célébrer la renaissance de cette galerie bilingue située au cœur du centre-ville d’Ottawa. La Galerie d’art d’Ottawa avoisinante offre même gentiment le service de garde gratuit de 19 h à 21 h pour les parents malpris.
Afin d’assurer une programmation des plus intéressantes pour la fête de réouverture, SAW s’est associée à Debaser qui a prévu des spectacles et des performances de LAL, Matt Miwa et Perdu, un projet de deux membres de FET.NAT. Ce sera aussi l’occasion d’inaugurer la toute première exposition à orner les murs de la nouvelle galerie. Intitulée Sex Life. L’homoérotisme dans le dessin, cette expo du commissaire Jason St-Laurent présentera le travail des artistes Cindy Baker (Lethbridge), Panos Balomenos (Athènes/Helsinki), Dave Cooper (Ottawa), G.B. Jones (Toronto), Sholem Krishtalka (Berlin), Zachari Logan (Regina), Kent Monkman (Toronto), Diane Obomsawin (Montréal) et Mia Sandhu (Toronto). Organisée et présentée par SAW, l’exposition explore l’intimité sexuelle et les plaisirs ardents en reformulant l’homoérotisme à travers une variété de perspectives, offrant ainsi une vision élargie de la vie et de la culture queer. Une exposition qui pourrait peut-être devenir itinérante un jour si la galerie réalise son souhait de faire voyager ses expositions dans divers lieux de diffusion. Pour clore la soirée, on pourra aussi assister à la première de Transformer, une série mensuelle de performances queer mettant en vedette des artistes d’ici et d’ailleurs.
Avec une superficie de 15 000 pieds carrés, la refonte de l’espace est réellement impressionnante et cette version améliorée viendra combler un besoin criant qui existe depuis un certain temps : celui du manque de lieux de diffusion pour les arts et la culture dans la région. Grâce au tout nouveau Club SAW de la galerie, les artistes, organismes et groupes artistiques et culturelles pourront bénéficier d’un lieu polyvalent et accessible leur permettant d’organiser des événements de tout genre, qu’il soit en dedans, en dehors ou les deux. La galerie pourra ainsi servir de centre de rassemblement et de lieu alternatif aux espaces corpos qui sont trop souvent restrictifs et étouffants.
Au cours des prochains mois, SAW continuera le travail amorcé pour réaliser des projets connexes entamés, comme le Labo nordique qui sera lancé en parallèle avec le festival Mòshkamo du CNA, un événement qui soulignera les arts autochtones cet automne. Ce lieu de recherche et de production servira d’espace de résidences pour artistes, de lieu de diffusion pour les programmes éducatifs de SAW et comprendra le nouveau studio Annie Pootoogook, des postes de travail numériques, de l’équipement de sérigraphie et une imprimante pour la photographie grand format. Il pourra aussi servir les mouvements protestataires et les groupes artistiques sous-représentés ayant besoin de soutien pour améliorer l’aspect visuel de leurs campagnes d’art politiquement et socialement engagé; chose qui sera rendu possible par l’initiative Saw Art in Protest.
Grâce à SAW, la communauté artistique et le public pourront bénéficier d’un endroit moderne voué à la création et à la présentation d’art contemporain sous toutes ses formes au sein d’un lieu ouvert sur le monde qui se démarque par son engagement social et son dévouement aux artistes sous-représentés et issu de cultures diverses. Il s’agit sans aucun doute d’une des plus importantes galeries de notre coin de pays qui fera assurément une différence en apportant un vent de fraicheur au milieu des arts de la région de la capitale nationale.