undercurrents revient pour une 9e édition de théâtre hors norme
Par Cindy Savard
Du 6 au 16 février, la Cour des arts accueillera la 9e édition du festival undercurrents – une sélection de performances originales qui s’avère un terreau hyper fertile pour découvrir de nouveaux talents ou pour assister au plus récentes créations d’artistes de renom. Produit et présenté en marge du Fringe d’Ottawa, ce volet hivernal constitue un rendez-vous incontournable pour les amateurs de théâtre qui aiment être challengés et se faire secouer les idées. Après avoir ratissé la programmation, voici (3) productions que nous recommandons chaudement!
BY-PRODUCT.D-RIVÉ
7-8-9 février à 20 h
Fidèle à la réalité de la région, voici une oeuvre bilingue conçue et présentée en collaboration avec le département de théâtre de l’université d’Ottawa. Il faut savoir que rares sont les productions francophones qui s’insèrent dans les programmations du Fringe. La culture derrière ce concept ayant pris forme à Edimbourg en Écosse, l’événement a surtout été répandu et adopté par les communautés anglophones autour du monde. Depuis quelques années, il est possible de noter une volonté des organisateurs d’intégrer et d’attirer les créations venant des deux côtés de la rive. En voici la preuve avec l’insertion de cette production bilingue parmi les spectacles à l’horaire de ce festival.
BY-PRODUCT.D-RIVÉ est le résultat d’un processus de création mené par les brillants auteur-e-s du collectif Les Poids Plumes. S’étant fait lancer le défi d’écrire sur Ottawa-Gatineau, en est ressortie une pièce dynamique qui propose une série de témoignages fictifs qui rendent hommage et dépeignent la réalité de la région. L’objectif premier visait à “s’inscrire dans un lieu, à s’imprégner dans un espace donné”.
“Ottawa est le personnage principal. C’est rare qu’on parle d’Ottawa et [dans cette pièce] les gens se réjouissent [à la mention] des meilleurs endroits dans la ville. C’est ce lien qui cimente le tout. ByProduct : c’est le bytowne. D-rivé : ce sont les deux rives. - André Perrier, metteur en scène
Présentée pour la première fois en octobre 2018 lors de l’ouverture des salles du conservatoire de théâtre à la Galerie d’art d’Ottawa, la pièce a depuis été remaniée et écourtée pour en maximiser l’essence. Les manifestations artistiques sont multiples, du dessin et de la peinture sont produits en direct, du banok, un pain autochtone, est pétri et cuit pour être offert aux membres du public à la fin de la performance. D’entrée de jeu, le public pourra profiter des minutes avant le début de la pièce pour assister à un jeu d’enchaînement d’improvisations au micro, des témoignages personnels seront présentés et des chorégraphies seront performées. Si vous êtes du type retardataire, il faudra donc prévoir une double alerte pour s’assurer d’arriver à l’avance! Pour ceux qui ont peur de ne pas tout saisir, la pièce sera présentée avec surtitres en français et en anglais.
THE ARCHIVIST
6-7-8-9 février
Présentée en ouverture du festival, cette création de la torontoise Shaista Latif a le mérite d’être intrigante. Après avoir connu plusieurs succès notoires, dont un particulièrement glorieux suite à la présentation de son oeuvre solo, Graceful Rebellions (2015), elle a tourné le dos à des opportunités qui lui auraient permis de déployer ses ailes dans les grandes sphères du théâtre. Préférant plutôt concentrer ses énergies sur des créations moins grandioses davantage vouées à être présentées dans des plus petites salles, cette artiste présente une trajectoire hors norme. The Archivist constitue sa plus récente production, une pièce aux contours flous mais qui se veut un chantier promis à une évolution constante à travers le temps. Cette performance propose un récit autobiographique auquel l’artiste conjugue musique, texte, vidéo et narration. Reconnue pour son sens de l’humour et sa capacité à utiliser son expérience personnelle pour renverser la vision occidentale de la réalité afghane.
TALES OF AN URBAN INDIAN
13-14-15-16 février
Déjà, l’image véhiculée par la pièce est équivoque. Et si on brisait les conventions au point d’attirer le public dans un autobus d’OC Transpo? C’est peu dire si je vous dis que cette pièce a fait couler beaucoup d’encre depuis ses débuts et ce, partout à travers le pays. Écrite par l’auteur et comédien Darrell Dennis et mise en scène par Herbie Barnes, cette production est reconnue pour être présentée à guichets fermés. Tales of an Urban Indian est un récit profondément personnel et sombre qui raconte la vie de Simon Douglas, un homme autochtone qui est né et qui a grandi sur une réserve de la Colombie-Britannique dans les années 1970. On peut s’attendre à un témoignage fort et à un flot constant de paroles venant du personnage de Simon Douglas qui fera la conversation aux passagers, racontant ainsi des parcelles de son histoire à la manière d’un conte. Présent sur la scène autochtone depuis plusieurs années, Darrel Dennis a voulu créer une pièce pour raconter une histoire présentant un pan de la réalité autochtone à travers sa vision où tous les êtres humains sont maîtres de leurs choix et réactions face à leur expérience de vie. En choisissant Craig Lauzon de la Royal Canadian Air Farce pour interpréter Simon Douglas, le ton était donné, l’humour reflète ce qu’il considère comme étant le meilleur mécanisme de survie.
Le festival undercurrents se déroulera du 6 au 16 février dans les locaux de la Cour des arts. Pour plus d’information à propos des activités spéciales et pour connaître toute la programmation, visitez le site web du festival : undercurrentsfestival.ca