Les femmes au coeur de la scène hip-hop d'Ottawa-Gatineau

Photo promo de l’album Feminum de Kool Krys. Photo : Amy Sparrow

Par Elly Laberge

Elles sont trop peu nombreuses, mais elles sont là. Les femmes au cœur de la scène hip-hop d’Ottawa-Gatineau existent bel et bien, par contre elles ne reçoivent malheureusement pas la visibilité, le soutien et l’espace qu’elles méritent. Certaines d’entre elles, qui ont pavé la voie, ont connus un certain succès, alors que d’autres ne font que commencer. Survol de celles qui réussissent à créer malgré tout au sein d’un milieu principalement masculin.

Lia Kloud
La jeune ottavienne d’origine haïtienne Lia Kloud n’en est qu’à ses débuts dans le rap jeu, mais elle se fait déjà remarquer grâce aux singles Verbal Homicide, No More et No Luck Just Gifted qu’elle a fait paraitre en 2018. Elle nous promet un premier EP prévu pour cette année, et inutile de vous dire qu’on a bien hâte d’entendre les prochaines tracks qu’elle sortira. Cette artiste a beaucoup de potentiel et c’est garanti qu’on la suivra de près.

Hoodie
Autre nouvelle venue sur la scène hip-hop/trap ottavienne, l’artiste Hoodie épate déjà en nous montrant ce dont elle est capable avec son premier EP éponyme. Les puristes diront qu’elle fait plus dans le R&B que le hip-hop, mais il va s’en dire qu’il y a une influence rap indéniable dans sa musique. On aime particulièrement la pièce Hoodie qui nous donne envie d’en entendre plus. Une artiste d’ici qui n’a clairement pas froid aux yeux!

King Kimbit
C’est au sein du milieu slam que l’artiste King Kimbit s’est d’abord fait connaitre il y a de cela plusieurs années. Dotée d’une plume qui percute tout en faisant réfléchir, King Kimbit est avant tout une poète engagée qui contribue à la scène locale en se dévouant au mentorat et à l’enseignement de pratiques artistiques auprès des plus jeunes, notamment avec les organismes YouthSpeak et Youth Ottawa. Elle fait aussi partie des organisateurs de Cap City Cyphers, un espace accueillant et ouvert à tous qui permet aux artistes de partager leur art urbain. Première femme à avoir remporté le championnat de slam Urban Legends de 2012, elle ajoute des cordes à son arc en 2016 et 2017 avec la parution de ses albums Songs For A Boy (but none in particular) et LIFE LESSONS POETICALLY. Il va sans dire que c’est une artiste prolifique que nous sommes chanceux d’avoir dans la région.

Kool Krys
Kool Krys roule sa bosse dans la scène rap d’Ottawa depuis 2007. C’est une artiste inspirante qui travaille fort et qui n’a pas peur de mettre les bouchées doubles. Au cours des dix dernières années, elle a fait paraitre quatre albums réalisés par le producteur Bix, en plus de s’impliquer auprès du festival d’art urbain House of PainT. Dans plusieurs de ses compositions, elle prône l’égalité des sexes et aborde l’autonomisation des femmes, des thèmes qui sont si importants à mettre de l’avant. Bien qu’elle prend une petite pause musicale pour s’occuper de sa fille, Kool Krys n’a certainement pas dit son dernier mot.

Seiiizmikk
En tant qu’artiste, Seiizmikk ne se contraint pas à une catégorie ou à un style de musique, ce qui fait d’elle une créatrice originale qui ne cesse de tester ses capacités et de repousser ses limites. Cela fait d’elle une artiste inspirante qui contribue à faire changer les choses dans le milieu des arts de la région. À la fois productrice, DJ et rappeuse, Seiizmikk surprend continuellement tant par son approche que par les projets éclectiques avec lesquels elles s’impliquent.

Layla Hendryx
La chanteuse et rappeuse Layla Hendryx a grandi à Ottawa, mais elle s’est ensuite installée à Toronto ou elle vit aujourd’hui. Depuis 2015, l’artiste a sorti trois EP : Channel 6, Out of Time et Preepaid en plus de se faire entendre sur les ondes de OVO Sound, une émission de radio fondée par nul autre que Drake. Hendryx adopte surtout des sonorités trap dans sa musique qui se caractérise par un mélange de cloud rap, de R&B et d’une bonne dose d’autotune.

Eternia
Originaire d’Ottawa, la rappeuse Eternia a connu un succès considérable entre 2005 et 2012 grâce à ses albums percutants It’s Called Life et At Last pour lesquels elle a été récompensée de deux nominations aux JUNOs et d’une nomination pour le prix Polaris de 2011. Bien qu’elle n’ait pas sorti de nouveauté depuis 2016, Eternia demeure une des emcees les plus remarquables de l’histoire du hip-hop canadien.


Le Pressoir