La rivière Gatineau, d’amour et d’eau fraîche
Par Cindy Savard
Mis à jour le 28 août 2022
Située en plein coeur de l’Outaouais, parcourant la région du nord au sud, la rivière Gatineau est l’un des joyaux culturels que nous avons la chance de côtoyer quotidiennement. Cette fin de semaine, j’ai participé à un événement festif permettant d’entrer en contact avec sa puissance, de comprendre son importance et de développer beaucoup de respect pour sa prestance.
Depuis 1997, le Festival d’eau vive de la Haute-Gatineau rassemble des centaines de passionné-e-s de sports à pagaie en provenance du Québec, de l’Ontario et même des États-Unis. C’est l’un des plus gros événement du genre en Amérique du Nord et c’est une chance inouïe que nous avons d’avoir à proximité cette précieuse rivière, l’une des plus belles du Québec. Encore cette année, elle s’est offerte toute entière pour faire le bonheur des festivaliers canoteurs, kayakistes, rafteurs, marins d’eau douce sur pédalo et quelques excentriques en planches à pagaie (SUP) dont leur présence en aura surpris plus d’un cette année.
Un festival à vocation environnementale
Mis sur pied par le Club Les Portageurs en 1997, cet événement est d’abord né de l’intention de faire valoir l’importance de préserver cette section de la rivière Gatineau. Plusieurs canoteurs et kayakistes soucieux de sensibiliser la population et le gouvernement à prémunir la rivière de la construction de barrages hydroélectriques se sont rassemblés pour débuter un mouvement important afin d’établir une chasse gardée et assurer la protection de ce patrimoine collectif. Qui plus est, grâce à cette initiative, l’accès aux beautés naturelles de la rivière et à ses plages permet encore aujourd’hui d’en tirer tous les bénéfices, dont celui de profiter de ses rapides exceptionnels !
Sensations fortes pour tous les niveaux
Étalé sur deux jours, cet événement basé à Maniwaki permet aux centaines de festivaliers d’installer leur campement derrière l’école secondaire de la municipalité et d’y faire la fête. Chaque matin, une navette assure le transport des sportifs et de leurs embarcations pour se rendre au point de mise à l’eau. C’est là que commence l’aventure et la traversée d’une série de huit rapides classés R2, R3 ou R4. Qu’est-ce que ces codes signifient ? Ce sont des indicateurs du niveau de difficulté de chaque descente, et plus le chiffre augmente, c’est aussi un indice du degré de fébrilité ressenti par les pagayeurs ! Ayant comme caractéristique d’avoir un volume d’eau très élevé, ce segment de la rivière a la particularité d’être plus accessible pour tous les calibres puisqu'il y a peu de chance de se frapper contre des roches (par exemple) en cas de chute.
Avec des noms comme Lucifer, La tête des six, Le corbeau, Haute Tension, Le mur, les rapides qui se succèdent paraissent tous aussi excitants (ou effrayants, c'est selon) les uns que les autres. Quand on voit des pédalos se frayer un chemin parmi les vagues et le brouhaha du courant, on se dit qu’on est pas plus fou qu’eux et ça permet de libérer la dose d’orgueil nécessaire pour se prêter au jeu de la rivière. Après analyse de chaque rapide, l’instinct de survie guide nos envolées, la communauté encourage chaque embarcation au passage et s’il y a chavirement, des braves gens viendront à notre rescousse, chacun ayant le souci d’assurer la sécurité de tous et chacun. Pour ceux qui veulent éviter certains rapides, des sentiers de portage sont aménagés et s’avèrent rassurants pour les moins téméraires. La journée prend fin sur la plage du camping du Bonnet Rouge ; c’est là qu’on reprend notre souffle, qu’on se remémore nos plus beaux exploits et nos chutes épiques. Surtout, on a l’impression d’avoir grandi, d’être un sur-vivant.
Faire ses classes en canot de rivière
L’Outaouais regorge de cours d’eau, les sports d’eau vive y sont particulièrement accessibles et c’est facile de s’y mettre. Le Club de canot-camping Pierre Radisson offre chaque année une initiation au canot d’eau vive où des formateurs aguerris du club montrent des techniques de base pour affronter la rivière. Établi dans la région depuis 1977, le club est un regroupement de passionné-e-s et permet à une communauté énergisante d'exister. Chaque été, il est possible de participer à plusieurs sorties de fin de semaine et à des expéditions mémorables sur les rivières du Québec et de l'Ontario.