Lettre de la rédaction vol. 2 : mai 2023
Par Elly Laberge
Il va sans dire que le printemps est synonyme de renouveau. C’est certainement le cas dans le milieu des arts et de la culture alors que les artistes, les groupes et les organismes culturels profitent habituellement de cette période de renaissance pour amorcer des créations, lancer de nouveaux projets, célébrer divers succès et annoncer des programmations de toutes les sortes. En effet, la saison actuelle dresse en quelque sorte la table pour la période estivale qui rime avec relâche, plaisir et divertissement. C’est le moment de sortir de sa tanière, de renouer avec les publics, et de profiter de l’offre culturelle florissante. Et tout ça, c’est franchement bien excitant.
Depuis quelque temps, je constate que de plus en plus d’artistes et d’organismes d’ici se démarquent et rayonnent à l’extérieur de la grande région d’Ottawa-Gatineau; un signe évident de leur succès, de la reconnaissance qu’ils méritent du milieu et du public, mais aussi une preuve qu’on fait quelque chose de bien en les soutenant, en les encadrant et en leur offrant les ressources et les outils dont ils ont besoin pour réussir et s’accomplir. Je pense ici aux artistes De Flore et Emmanuelle Querry qui ont participé aux Francouvertes de 2023, à la musicienne Angelique Francis, lauréate du prix JUNO de l’album blues de l’année et de deux prix Maple Blues, à la Franco-Ontarienne Sophie Grenier, grande gagnante de l’édition 2023 de La Voix, au rappeur Mindflip qui s’illustre de plus en plus sur les scènes du Québec et du Canada, à la Salle Odyssée qui a remporté l’Olivier du Diffuseur de spectacles de l’année de 2023 ainsi que le Félix pour la Salle de spectacles de l’année au Gala de l’industrie de l’ADISQ, au danseur de breakdance Crazy Smooth et à sa compagnie Bboyizm qui se démarque ici et à l’international… et j’en passe; j’en passe parce que je pourrais facilement continuer sur cette lancée.
Je me réjouis aussi de voir un nombre grandissant de partenariats entre acteurs du milieu culturel, mais aussi entre des organismes et des compagnies œuvrant dans d’autres secteurs économiques comme la STO offrant le transport gratuit aux personnes se rendant à la Salle Odyssée pour un spectacle et à l’édition spéciale de la bière brassée par la microbrasserie 5e Baron à l’occasion du Festival de la radio numérique de Transistor. Ces collaborations parfois inusitées entres les organismes contribuent à faire rayonner les arts et la culture dans la région et c’est le genre de mobilisation vraiment encourageante que je remarque de plus en plus.
Tout ça, c’est bon pour l’économie communautaire, pour le sentiment d’appartenance, pour la rétention des artistes, et ultimement pour le développement durable de la région.
Je vois aussi beaucoup plus d’artistes et de travailleurs culturels franchir les ponts pour travailler de part et d’autre de la rivière des Outaouais et cela m’encourage grandement, car ça n’a pas toujours été le cas. Ça me fait réaliser que le milieu des arts et de la culture de la région de la capitale nationale est beaucoup plus poreux que ce que l’on pourrait croire, une particularité d’une grande valeur qui contribue à l’identité unique de notre secteur. Il faudrait maintenant une plus grande flexibilité de la part des gouvernements pour soutenir cette croissance interprovinciale et ainsi offrir le soutien nécessaire pour faire accroitre les possibilités et permettre au milieu des arts et de la culture de la région de rayonner de plus belle. Je rêve peut-être, mais j’ai espoir que ça arrivera tôt ou tard.
J’en profite aussi pour vous dire que Le Pressoir fêtera ses 5 ans le 18 juin prochain; un important jalon pour notre petit média culturel qui, mine de rien, ne cesse de grandir et de prendre sa place dans la région. Merci à vous toutes et tous de continuer à nous lire et à nous suivre dans cette belle aventure. On ressent votre enthousiasme et votre appréciation, et ça nous donne la motivation de continuer notre mission.
Sur ce, bon printemps et excellent été à vous toutes et tous!