Artiste en vedette : Mélanie Myers
Par Elly Laberge
Chaque mois (ou presque), l'équipe du Pressoir tente de vous faire découvrir des créateurs d’ici en faisant la promotion d'une ou d’un artiste de la région qui mérite d'être mis en lumière. Pour les prochaines semaines, on vous propose de rencontrer Mélanie Myers.
Bon nombre d’artistes s’intéressent à notre rapport à l’environnement et aux espaces qui nous entourent, qu’ils soient publics ou privés, mais peu le font comme Mélanie Myers. Que ce soit au moyen d’illustrations ou d’installations, cette artiste en arts visuels qui vit et travaille à Hull, au Québec, penche son exploration artistique sur divers champs d’intérêt : le paysage, la réalité, le confort et la classe moyenne, entre autres. Elle porte un regard critique et curieux sur ces thèmes de la vie quotidienne, des choses qu’on a tendance à prendre pour acquis, lui permettant ainsi de repenser l’espace et de réaliser des œuvres contemplatives qui réaménagent, reconfigurent et organisent autrement des éléments organiques ou architecturaux ainsi que des endroits ordonnés ou déréglés. Elle s’inspire de ses déplacements quotidiens à pied ou en voiture pour saisir le paysage urbain et résidentiel de son entourage tout en s’arrêtant sur des choses qu’on est si habitué de côtoyer qu’on ne les voit plus. En saisissant l’habituel et l’ordinaire dans ses œuvres, Myers nous invite à modifier notre perception du monde qui nous entoure afin de le contempler autrement. Dans son travail, comme l’explique l’artiste « l’habituel côtoie l’inhabituel, et le réel voisine l’irréel. » Ainsi, Myers nous incite à observer de plus près des éléments plus ou moins banals de notre quotidien tout en changeant notre perspective de ce que nous croyons être la réalité, en dedans comme en dehors.
Titulaire d’une maîtrise en arts visuels du Nova-Scotia College of Art and Design et d’un baccalauréat en arts et design de l’Université du Québec en Outaouais, Myers a effectué des résidences au Centre Bang de Chicoutimi ainsi qu’à la Maison Scott-Fairview de Gatineau. Ses projets artistiques ont reçu le soutien du Conseil des arts et lettres du Québec, et du Conseil des arts du Canada en plus d’avoir été exposés dans plusieurs galeries et centres du Canada, notamment à la Galerie Division de Toronto, à la Forest City Gallery de London, à L’Écart de Rouyn-Noranda, à la Galerie 17/18 d’Ottawa, à la Galerie Karsh-Masson d’Ottawa et au centre d’exposition L’Imagier d’Aylmer. D’ailleurs, en 2019, elle a remporté le prix Créatrice de l’année aux Culturiades de Culture Outaouais, une belle marque de reconnaissance qui contribuera assurément à faire avancer la carrière de cette jeune artiste d’ici.
Nouvellement maman de deux jumeaux, Myers commencera l’année 2020 sous le signe de la famille, ce qui ne l’empêchera pas pour autant de participer à plusieurs projets fort intéressants, notamment en réalisant la conception scénographique d’une coproduction entre le Théâtre de l’Île et le CNA écrite par Magali Lemèle et mise en scène par Gabriel Plante. Ce printemps, elle travaillera aussi avec la Galerie UQO sur une série de rencontres avec un jeune public qui sera transmise en baladodiffusion par l’équipe de Transistor. Puis, de retour à l’atelier, elle poursuivra ses recherches artistiques en dessin, en partie grâce à une subvention du CALQ qui lui permettra d’explorer l’insertion des pratiques d’art public dans le paysage.
Pour en savoir plus sur Mélanie Myers et sa pratique artistique, regardez ce portrait vidéo réalisé par La Fabrique Culturelle.
Pour suivre Mélanie Myers sur Instagram, c’est par ici.