Le Bluesfest et moi : une relation compliquée

Par Scott Simpson

Je dois vous avouer que dans mon palmarès des meilleurs festivals de musique, le Bluesfest d’Ottawa se trouve assez bas merci, voir un des derniers. Y'a juste quelque chose de vraiment frustrant avec le Bluesfest. Sa formule ressemble beaucoup à celle du FÉQ...mais pour le double du prix et la moitié de la prog. Justement, côté prog, on s’arrange pour éparpiller les artistes du même genre sur plusieurs jours, donc pas le choix d’y retourner souvent pour voir qui tu veux voir. Et c’est rare de trouver une journée ou j’aime plus qu’un ou deux artistes. L’équipe de sécurité est notoirement chiante. La foule est éclectique, mais pas dans le bon sens. Pis y'a ben, ben, ben des jeunes. Ah oui, pis faut surtout pas oublier les chaises pliantes. C’est le festival de ta matante pis ton p’tit cousin gossant disons.

Mais bon, faute d’avoir d’autres gros festivals du genre dans la région, je m’y trouve souvent au moins un soir quand je suis en ville. L’année dernière, j’y suis allé pour LCD Soundsystem et Anderson .Paak, mais je suis arrivé juste avant leurs prestations et je suis reparti drette après, pas le temps de niaiser.

Cette année j'ai décidé de me donner un peu plus. J'y suis allé cinq jours d'affilée. J'y suis resté des soirées entières. J'ai même trouvé « mon » food truck. Heureusement, j’avais Elly, fan avouée du festival et bénévole assidue. Elle connaît bien le Bluesfest, navigue son site habilement, et peut te réciter la prog locale sur le bout de ses doigts. On a aussi des goûts très semblables, ce qui veut dire que j’ai eu une partner parfaite pour l’ensemble du festival.

Il y a un bon nombre d’artistes que je voulais voir cette année, incluant quelques performances qui se sont démarquées, dont celles de Jessie Reyez, Courtney Barnett, Beck, Yaeji, et Noname. C’est aussi une de rares occasions où ces artistes se déplacent à Ottawa, voir même la première pour certains. Reste qu'il y avait quand même quelques déceptions, incluant Naughty by Nature.

Je ne sais pas si c’est le nombre de bonnes prestations que j’ai vues, ou le fait que ce n’était pas particulièrement bondé (peut-être dû à la chaleur accablante), mais je dois me rendre à l’évidence que j’ai eu du fun cette année. En plus, vu que c’était mon premier festival depuis que j’ai arrêté de boire, je me disais que ça me rendrait complètement intolérant. Au contraire, j’ai pris plus mon temps, j’ai vu des shows que j’aurais probablement ignorés auparavant, et je suis resté TRÈS hydraté. Serais-je soudainement devenu grand fan du Bluesfest ? Je n’irais pas jusque là, mais je commence à mieux comprendre Elly, et les milliers de gens qui s’achètent une passe pour la durée du festival chaque année. Qui sait, je serai peut-être un d’eux l’été prochain !